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vendredi 29 novembre 2013

LM quand Sara parle de ses papiers déchirés

Le deuxième Festival des illustrateurs qui s'est tenu à Moulins en septembre 2013 avait entre autres invité Sara qui a, depuis toujours, choisi les papiers déchirés comme technique.

Une façon originale, sobre et terriblement efficace qu'elle explique dans une séquence vidéo, filmée par l'Ecole Estienne pour le site Ricochet.

Ecoutons-la.





L'album dont Sara parle ici est "A quai" (avec un DVD, Seuil Jeunesse,  2005). L'histoire d'un chien (thème récurrent chez elle) jaune (couleur qui rappelle un autre chien jaune), d'un marin et d'une mystérieuse femme en rouge qui se croisent une nuit, à travers un album, une lettre, un film. L'auteure-illustratrice présente leurs trois points de vue. Le DVD contient un film d’animation réalisé également en papier déchiré.


L'année 2013 est riche pour Sara: trois albums, deux créations et une réédition! La graphiste parisienne qui a commencé à publier chez Epigones en 1990 ("A travers la ville" et "Dans la gueule du loup") est aujourd'hui à la tête d'une bonne trentaine d'albums, chez divers éditeurs, la plupart sans texte. Parfois quand même, elle illustre un conte. Une seule fois, elle a écrit un texte, que Bruno Heitz a illustré. C'était le formidable "Ce type est un vautour" (Casterman, 2009).

"Eléphants" reparaît dans la collection "Encore une fois" (Ed. Thierry Magnier), petit format,  couverture souple, mini prix. "Ce petit livre est un très joli objet, très soigné", en dit-elle.
Pas un mot de texte dans cet élégant album qui fait trembler mais finit bien. Fidèle à sa technique des papiers déchirés, Sara raconte l'histoire toute simple d'un éléphanteau sauvé des loups par les aînés du troupeau. Les petits ont le droit de jouer et les grands celui de veiller. Au-delà du choc des couleurs, le brun pour les pachydermes, le rouge pour les loups, le gris pour l'ambiance de nuit, c'est la douceur de la famille que l'auteur célèbre.

"Le Roi-Grenouille ou Henri-le-Ferré", (Grimm, traduction d'Armel Guerne, Le Genévrier,
56 pages). Enfin, une version intégrale de ce conte des frères Grimm, le premier qui apparaît dans le premier tome des "Contes de l'enfance et du foyer" (1812). La cadette des filles du roi va devoir tenir l’imprudente promesse faite à une vilaine grenouille: pour avoir récupéré la boule d’or que la jeune princesse avait laissé tomber dans l’eau de la fontaine, celle-ci exige de partager sa vie…
A ce propos, Sara s'est  posé quelques questions. Elle y a bien sûr cherché des réponses visuelles: "Que faire d'une balle en or qui disparaît à la moitié du conte et dont on ne parle plus du tout? Qui est Henri-le-Ferré qui arrive soudain dans les dernières lignes du conte, alors qu'il est présent dans le titre? Le "ou" du titre est-il inclusif (ex.: la timidité ou la peur l'empêche de...), exclusif (ex.: fromage ou dessert) ou alternatif (ex.: le vin ou la boisson des dieux)? Pourquoi le père oblige-t-il sa fille, la cadette, a cette intimité avec l'horrible grenouille?"

"Un bon fermier" (texte de Su Dongpo, traduit du chinois par Chun-Liang Yeh, HongFei Cultures, 40 pages) est un texte vieux de mille ans sur lequel Sara a posé ses papiers découpés, après avoir découvert ce qu'est le tallage. Qui croirait qu'un champ où les semences viennent de lever portera mieux si on y lâche un troupeau qui va s'empiffrer des premières feuilles? C'est pourtant le cas, et c'est même ça, le tallage. Les feuilles que broutent les bêtes permettent aux racines de se développer pour faire naître de nouvelles tiges. De cet album, Sara dit simplement: "J’ai fait les illustrations d’un poème de Su Dongpo, poète chinois du XIe siècle."




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