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mardi 2 août 2011

LM avoir peur quand elle lit

quand elle lit pour les petits et quand elle lit avec les grands.







Mais comment se passe la petite cuisine du polar illustré, côté auteur? La réponse de Bruno Heitz, client idéal: l'auteur-illustrateur a déjà imaginé de nombreuses histoires policières illustrées. Son Privé à la cambrousse (né au Seuil et maintenant réédité chez Gallimard) est destiné aux ados et aux adultes, la série consacrée à Louisette la taupe (Casterman, et L'école des loisirs en version brochée) s'adresse aux enfants.

ENTRETIEN INEDIT

Ecrire des récits policiers pour les enfants ou pour les grandes personnes, est-ce la même chose pour vous ?
Oui. Parce que je suis guidé par mes personnages. Leurs caractères et leurs caractéristiques les mettent dans des situations critiques : la taupe est myope, mon détective à la campagne est naïf. Les protagonistes de mes histoires sont malveillants le plus souvent. Ils poussent les personnages à se révéler à eux-mêmes. Pour les petits, ils sont menacés d’être mangés par un prédateur ; pour les grands, d’être enfermés quelque part, en danger de mort (dans une tombe dans "Le fantôme du garde-barrière", dans le coffre d’une voiture dans "L’affaire Marguerite"). Comme je les ai mis dans des situations impossibles, je suis obligé de réfléchir aux circonstances qui vont les sauver. Ceci est le tronc commun entre livres jeunesse et non jeunesse.
Quelle est alors la différence ?
La grande différence quand on écrit pour les adultes, c’est le ressort supplémentaire de la sexualité, que j’évite, moi, dans mes livres pour enfants. Alors que la sexualité n’est pas absente des histoires pour enfants. Il n’y a qu’à regarder le premier polar qu’est le Petit chaperon rouge, avec son loup travesti qu’on ouvre à la fin pour retrouver ses victimes.
Et pour le reste ?
Que j’écrive une bd pour les 7-8 ans ou un roman graphique pour les grands (collection Bayou), je ne sais pas comment ça finit. La première étincelle vient du décor, de l’ambiance. Pour les enfants : un terrier ou un souterrain habité ; pour les grands : un village, une gare ou un garage. Des accessoires qui rendent mes personnages crédibles et les poussent à faire des choses. L’intérêt d’une série comme le Privé à la cambrousse ou mon héros Jean-Paul ("J’ai pas tué Charles De Gaulle") ou même Louisette la taupe pour les petits, c’est qu’on peut créer une galerie de personnages où je pioche, comme aux cartes, pour les faire intervenir. Je sais que la taupe a des amis comme un écureuil qui monte aux arbres et regarde ce qui se passe au loin. Dans le privé, il y a la vieille épicière, le boucher, le notaire. Des gens très pragmatiques qui remettent les choses sur les rails…
L’intégrale de la série publiée au Seuil est sortie fin avril chez Gallimard le 21 avril sous le titre "Un privé à la cambrousse".




CADEAU
 
Un dessin inédit d'un album de Bruno Heitz à paraître à la fin de l'année.

 

Il s'agit d'un croquis de « J’ai pas hérité de Van Gogh mais ça aurait pu », 
suite de « J’ai pas tué Charles De Gaulle »,
à paraître à l’automne 2011 chez Gallimard (collection Bayou).
(c) Bruno Heitz.

2 commentaires:

  1. Un vrai raconteur d'histoires. Et un dessinateur qui m'épate tout le temps.

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  2. Les BD de Bruno Heitz lui ressemblent: verve, humour, aisance pour la création d'univers captivants...et équivoques.

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