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dimanche 7 avril 2024

Les 100 albums remarquables de dPictus

"Josette" de Clarisse Lachmann. (c) Versant Sud Jeunesse.

 
Tout au long de l'année, la plate-forme en ligne dPICTUS, composée d'éditeurs et d'agents internationaux de livres d'images, invite des spécialistes internationaux de l'album jeunesse et de l'illustration à mettre en avant leurs titres préférés selon leurs critères propres. Les titres qui sont mis en évidence par le plus grand nombre d'entre eux figurent alors dans l'exposition annuelle "100 Outstanding Picturebooks" (100 livres d'images exceptionnels). 

Plusieurs des douze spécialistes ont des noms qui sonnent familièrement à nos oreilles:
  • la Belge Brigitte Van den Bosch des Ateliers du Texte et de l'Image à Liège
  • la critique française spécialisée en littérature illustrée Sophie Van der Linden (lire ici), régulièrement présente en Belgique
  • l'incontournable Américain Leonard S. Marcus, historien de la littérature de jeunesse, auteur et critique
  • la Japonaise Yukiko Hiromatsu, auteure, critique et commissaire indépendante, grande habituée des jurys et des sélections (lire ici)
  • le professeur britannique d'illustration à Cambridge Martin Salisbury
  • la traductrice et éditrice coréenne Jiwone Lee
  • l'Italienne Ilaria Tontardini de l'association culturelle Hamelin
  • la Suédoise Ulla Rhedin, jurée de l'exposition des illustrateurs de Bologne et du prix Astrid Lindgren
  • l'Allemand Bernd Mölck-Tassel, habitué des prix et des jurys
  • le Vénézuélien Fanuel Hanán Díaz, familier des jurys de Bratislava et du prix Andersen
  • le professeur chinois Fang Weiping, critique et essayiste
  • l'Ukrainienne Yuliia Kozlovets, ancienne libraire, coordonnatrice d'un important festival à Kiev et membre du jury des BolognaRagazzi Awards 2022
 
La sélection des 100 titres remarquables de tous pays pour 2024 est accessible en ligne (ici). Elle sera aussi présentée cette semaine à la Foire du livre pour enfants de Bologne. Que de noms aimés dont on ne trouve pas toujours les traductions en français espérées.

Cent titres donc! Parmi eux, trente-trois sont actuellement connus du public francophone, qu'ils aient été créés en français ou qu'ils aient été traduits ou adaptés. Allez-vous les reconnaître? Réponses en fin de note. Bien sûr, il y en a d'autres qui vont nous parvenir en français et qui sont en cours de traduction.

Autre question, combien de ces cent titres apparaissent-ils dans les quarante finalistes des prix IBBY Belgique francophone 2023 (lire ici). Réponse: quatre!

Au passage, on remarque que Hélium a choisi quatre titres, les Fourmis rouges, La Joie de lire et Cambourakis trois, MeMo, La Partie, Seuil Jeunesse et L’Étagère du bas deux, les autres maisons d'édition n'ayant qu'un titre.
 
Six titres figurent ici et dans l"Incroyable bibliothèque BRAW 2024" (lire ici),
- quatre en français
  • Didier Cornille, "A toi de jouer!" (Hélium, France, 2023)
  • Junko Nakamura, "Chez Bergamote" (MeMo, France, 2023)
  • Clémence Sabbagh, Teresa Arroyo Corcobado, "Mauvaise graine" (Maison Eliza, France, 2023) 
  • Émilie Leduc, "La soupe au lait" (Monsieur Ed, Canada, 2023)
- deux en langue originale
  • Emma Virke, Emelie Östergren, " Presenten" (Lilla Piratförlaget, Suède, 2023)
  • Spider, "It's ok to cry" (Orecchio acerbo, Italie, 2023)
 
Par ordre d'apparition
  • "Kintsugi", d'Issa Watanabe (Libros del Zorro Rojo, Espagne, 2023), prix BRAW 24 en fiction (lire ici) 
  • "Chut, ça pousse", de JuLi Litkei (La Joie de lire, Suisse, 2024)
  • "Alle sammen reisen" (Tout le monde voyage), de Kristin Roskifte (Magikon Forlag, Norvège, 2023); on lui doit "Tout le monde compte", traduit par Aude Pasquier (Casterman, Belgique, 2019)
  • "Dans les bois" ("I Skogen"), d'Eva Lindström (traduit du suédois par Aude Pasquier, Cambourakis, France, 2023)
  • "Waar is winter?", de Gerda Dendooven (Querido, Belgique, 2023)
  • "L'étrange collection de Mamita", de Thomas Medard et Lisbeth Renardy (Les Fourmis Rouges, France, 2023)
  • "Où allons-nous?", de Katerina Voronina (La Pastèque, Canada, 2024)
  • "Qui a chipé le soleil?", d'Alice Kolb (Hélium, France, 2024)
  • "Le goût de la pluie", de Laurent Moreau (Hélium, France, 2023)
  • "Comment naissent les arbres", de Charles Berbérian (La Martinière Jeunesse, France, 2023)
  • "La promenade du chat" ("Katt Promenaden"), de Sara Lundberg (traduit du suédois par Jean-Baptiste Coursaud, Seuil Jeunesse, France, 2024)
  • "La soupe au lait", d'Emilie Leduc (Monsieur Ed, Canada, 2023)
  • "La marche du mulot" ("The Walk of the Field House"), de Nadine Robert et Valerio Vidali (Comme des géants, Canada, 2024)
  • "Merci", d'Icinori (La Partie, 2023)
  • "Un tour du monde en papier" ("A volta ao mundo em papel"), de Martina Manya (traduit du portugais par Alain Serres, Rue du Monde, France, 2023)
  • "Chez Bergamote", de Junko Nakamura (MeMo, 2023)
  • "La saison des provisions", de Fleur Oury (Les Fourmis rouges, France, 2023)
  • "Plus de gâteaux!" (Kakorna Äe Slut!), d'Ulrika Kestere (traduit du suédois par Marianne Ségol-Samoy, L'Étagère du bas, France, 2023)
  • "Frères", de Marie Le Cuziat et Hua Ling Xu (L'Étagère du bas, France, 2023)
  • "Ulysse", d'Alexandra Pichard (Les Fourmis rouges, France, 2023)
  • "Un enfant comme un jardin", de Beatrice Masini et Francesca Ballarini (La Joie de lire, Suisse, 2024)
  • "A toi de jouer", de  Didier Cornille (Hélium, France, 2023)
  • "La mer, la nuit", de  Carine Prache (Hélium, France, 2024, à paraître)
  • "Le grand livre des contes", de Jean-Jacques Fdida et Juliette Barbanègre (Seuil Jeunesse, France, 2023)
  • "Pour demain et bien plus loin", de Germano Zullo & Albertine (La Joie de lire, Suisse, 2023)
  • "Mira à l'école des grands" (Miras stora skoldag), de Stina Klintberg & David Henson (traduit du suédois par Catherine Renaud, Cambourakis, 2023)
  • "Mon chien et moi" (My dog and I), de Felicita Sala et Luca Tortolini (traduit de l'anglais par Géraldine Chognard, Cambourakis, 2024)
  • "La nuit, tous les chats...", de Claire Garralon (MeMo, France, 2023)
  • "Josette", de Clarisse Lochmann (Versant Sud Jeunesse, Belgique, 2024)
  • "Nuit de chance", de Sarah Cheveau (La Partie, France, 2023)
  • "Mauvaise graine", de Clémence Sabbagh et Teresa Arroyo Corcobado (Maison Eliza, France, 2023)
  • "Traversée", de Louise Heugel (Editions Courtes et Longues, France, 2023)
  • "Le bleu du ciel", de Maylis Daufresne et Teresa Arroyo Corcobado (Editions Cépages, France, 2023) 

 

 

 

    Les 100 titres de l'"incroyable bibliothèque BRAW"

    Les 100 titres sélectiionnés en 2024.

    A la Foire du livre pour enfants de Bologne,
    on se met des livres plein les yeux. Sur les innombrables stands bien entendu mais aussi dans les palmarès et... dans deux listes de 100 titres recommandés. La BRAW amazing bookshelf 2024, l'incroyable bibliothèque BRAW 2024, dont le jury est celui des BolognaRagazzi Awards (lire ici). Un document pas très lisible mais que je reproduis ci-dessus et qui est en ligne ici. Autre liste, celle des 100 titres recommandés par l'association dPictus (lire ici)
     
    L'"incroyable bibliothèque BRAW" est une sélection de 100 titres qui seront exposés à la Foire du 8 au 11 avril. Un complément au palmarès des BolognaRagazzi Awards 2024 (lire ici). Cependant, bien d'autres ont été grandement admirés par les jurys internationaux d'experts, de critiques et de journalistes. La centaine de titres choisis, provenant de quarante pays, d'auteurs confirmés ou d'auteurs qui seront les grands noms de demain, en témoignent.

    Sur ces 100 albums, dix-neuf existent chez nous, qu'ils aient été écrits en français de Belgique, du Canada ou de France, ou traduits. D'autres viendront sans doute quand ils seront traduits. Trois sont nés en Belgique, un en Flandre et deux chez CotCotCot éditions. Trois figurent dans les sélections pour les prix IBBY Belgique francophone 2023 (lire ici).

    Six titres figurent ici et chez dPictus (lire ici),
    - quatre en français
    • Didier Cornille, "A toi de jouer!" (Hélium, France, 2023)
    • Junko Nakamura, "Chez Bergamote" (MeMo, France, 2023)
    • Clémence Sabbagh, Teresa Arroyo Corcobado, "Mauvaise graine" (Maison Eliza, France, 2023) 
    • Émilie Leduc, "La soupe au lait" (Monsieur Ed, Canada, 2023)
    - deux en langue originale
    • Emma Virke, Emelie Östergren, " Presenten" (Lilla Piratförlaget, Suède, 2023)
    • Spider, "It's ok to cry" (Orecchio acerbo, Italie, 2023)


    Les 100 titres choisis
    1. Sarah Abdullah, Nadia Romero, "How Similar to Me!" (Kalimat, Emirats Arabes Unis, 2023)
    2. Kwame Alexander, Melissa Sweet, "How to Write a Poem" (HarperCollins Children's Books, USA, 2023)
    3. Hiroyuki Arai, "How Little Monster Popori Faced Anger" (PIE International, Japon, 2023)
    4. Tomoko Aso, "Summer Holiday" (Fukuinkan Shoten Publishers, Japon, 2023)
    5. Marta Bartolj, "A smo že tam?" (Miš Publishing, Slovénie, 2023)
    6. Ralph Bauer, "hol-A" (Monimo Ediciones, Perou, 2023)
    7. Iris Boudreau, "Gervais et Conrad" (Éditions les 400 coups, Canada, 2023)
    8. Alicia Bululú, Raquel Catalina, "Diario desayuno" (A buen paso, Espagne, 2023)
    9. Davide Calì, Giulia Pastorino, "Ehi, laggiù basta così!" (Edizioni Clichy, Italie, 2023)
    10. César Canet, "La vie à la montagne" (Sarbacane, France, 2023)
    11. Nat Cardozo, "Origen, (Libros del Zorro Rojo, Espagne- Argentine - Mexique, 2023)
    12. Nicolás Castelo, "La estatua Raúl" (Lecturita Ediciones, Argentine, 2023)
    13. Didier Cornille, "A toi de jouer!" (Hélium, France, 2023)
    14. Gro Dahle, Svein Nyhus, "Ikke!" (Cappelen Damm, Norvège, 2022)
    15. Julie de Graaf, Pieter Van Eenoge, "Een boek vol huizen" (Lannoo Publishers, Belgique, 2023)
    16. Anna Desnitskaya, "On the Edge of the World" (Samokat, Russie, 2023)
    17. Han Donau, "Jazero" (Artforum, Slovaquie, 2023)
    18. Dave Eggers, Júlia Sardà, "Moving the Millers'Minnie Moore Mine Mansion: A True Story"  (Candlewick Press, USA, 2023)
    19. X. Fang, "Dim Sum Palace" (Tundra Books (Penguin Random House), Canada, 2023)
    20. Baptiste Filippi, Loïc Urbaniak, "Un cortège de fourmis portant 1000 fois leur poids" (2024, France, 2023)
    21. Rán Flygenring, Eldgos, "Angústúra" (Islande, 2022)
    22. Yael Frankel, "La señora de los pájaros" (Leetra, Mexique, 2023)
    23. Bernard Friot, Aurore Paillusson, Thomas Baas, Charlotte Fréreau, "Balade en fromagie" (Milan, France, 2023)
    24. Artur Gębka, Agata Dudek, "Butelka taty" (Widnokrąg, Pologne, 2023)
    25. Enrique Giner de los Ríos, Iván Larraguibel, Natalia Ramos, several artists, "Ven a ver arte mexicano" (Ediciones Ekaré Sur, Chili, 2023)
    26. Walter Glassof, "Kouaf kouaf" (Actes Sud Jeunesse, France, 2023)
    27. Will Gmehling, Antje Damm, "Pizzakatze" (Peter Hammer Verlag, Allemagne, 2023)
    28. Antonio Gramsci, Raysa Fontana, "Um homem no buraco" (Boitatá, Brésil, 2023)
    29. Steven Guarnaccia, "Museum of Nothing. Astra Books for Young Readers" (USA, 2023)
    30. Ziggy Hanaor, Daisy Wynter, "The Egg Incident" (Cicada Books, Royaume-Uni, 2023)
    31. Tomomi Hikatsu, "Perma-san and a Special Curly Perm" (Fukuinkan Shoten Publishers, Japon, 2023)
    32. Michal Hlatký, Nicol Hochholczerová, "O tme a veľkom človeku" (BRAK, Slovaquie, 2023)
    33. Naseem Hrab, Kelly Collier, "Otis & Peanut" (Owlkids Books, Canada, 2023)
    34. Maija Hurme, "Kaikki löytämäni viimeiset" (Etana Editions, Finlande, 2022)
    35. Maria Ivashkina, "Bookstores around the world" (MILE books, Russie, 2023)
    36. Paulina Jara Straussmann, Mercè Galí, "Prohibido decir caca" (Editorial Muñeca de Trapo, Chili, 2022)
    37. Kwon Jeong-min, "The Disappeared Dinner" (Changbi Publishers, Corée du sud, 2022)
    38. Wu Jing, "Four Auspicious Seasons: Spring Festival" (Guangxi Normal University Press (The Magic Elephant Books), Chine, 2023)
    39. Zarah Juul, "Anna – en lille maler" (Grønningen 1, Danemark, 2023)
    40. Seungyoun Kim, "The Forest of Hats" (Textcontext, Corée du sud, 2022)
    41. Yoshiko Kitani, "Midnight Birthday Party" (Nijinoehonya, Japon, 2022)
    42. Hitomi Kondo, "Wait! Wait!" (Poplar Publishing, Japon, 2022)
    43. Jessica Korbedeau, "Le loup, le chasseur et la poule" (Éditions les 400 coups, Canada, 2022)
    44. Nina Le Comte, "Allers-retours" (CotCotCot Éditions, Belgique, 2019)
    45. Émilie Leduc, "La soupe au lait" (Monsieur Ed, Canada, 2023)
    46. Ma Li & Shi-yi Yang, Yu Hsuan Wang. 種子和風 (The Seed and the Wind). Locus Publishing Company, Taïwan, 2023)
    47. Lisette Lombé, 10eme Arte (Almudena Pano, Elisa Sartori), "A hauteur d'enfant" (CotCotCot Éditions, Belgique, 2023)
    48. Agata Loth-Ignaciuk, Małgorzata Nowak, "Pa, ba baloniku!" (Druganoga, Pologne, 2023)
    49. Huiyang Lv, Yingda Dong, "Matisse's Journey" (Beijing Everafter Culture Development, Chine, 2023)
    50. Bei Lynn, Jui-Che Wu, "Have Fun In Tuā-Tiū-Tiânn" ( SiLoo Story, Taïwan, 2022)
    51. Marius Marcinkevičius, Ieva Gvazdaitytė, "Ilgi eilėraščiai trumpiems" (Misteris Pinkmanas, Lituanie, 2023)
    52. Michelle Markel, Barbara McClintock,"Tomfoolery!: Randolph Caldecott and the Rambunctious Coming-of-Age of Children's Books" (Chronicle Books, USA, 2023)
    53. Fanette Mellier, "Panorama" (Éditions du livre, France, 2022)
    54. Pato Mena. Atacama, "Adónde van las vizcachas?" (A buen paso, Espagne, 2023)
    55. Jérémie Moreau, "La Chambre de Warren" (Albin Michel Jeunesse, France, 2023)
    56. Rodrigo Morlisen, Mariana Ruiz Johnson, "Luna Ranchera" (Astra Books for Young Readers, USA, 2023)
    57. Junko Nakamura, "Chez Bergamote" (MeMo, France, 2023)
    58. Yoonleap Nam. 출발! 자동차 여행 (Let's Go! Car Trip). Changbi Publishers, Corée du sud, 2023)
    59. Maria Nesterenko, "Captain the Dog in the Bowels of the Earth" (Ad Marginem Press, Russie, 2023)
    60. Marianna Oklejak, "Malote" (Bookolia, Espagne, 2023)
    61. Elżbieta Pałasz, Dominika Czerniak-Chojnacka, "Jedzcie dzieci, czyli przecinek i spółka" (Wydawnictwo Dwie Siostry, Pologne, 2023)
    62. Dimitris Pandermalis, Philippos Avramidis, "To archaio sxoleio" (Melissa Publishing House, Grèce, 2022)
    63. Berta Páramo, "Oler" (Zahorí Books, Espagne, 2023)
    64. Jiyoon Park, "Special-ordered Cakes" (Borim Press, Corée du sud, 2022)
    65. Audrey Peli, "Dans les choux" (Éditions du goudron et des plumes, Suisse, 2023)
    66. Antonia Pesenti, "This Place" (Art Gallery of New South Wales, Australie, 2022)
    67. Ana Pessoa, Madalena Matoso, "Por exemplo, uma rosa" (Planeta Tangerina, Portugal, 2023)
    68. Ana Petrović, "Stripoterapija" (Kreativni centar, Serbie, 2022)
    69. Ana Pez, "Más mayor" (Editorial Libre Albedrio, Espagne, 2023)
    70. Andy J. Pizza, Sophie Miller, "Invisible Things" (Chronicle Books, USA, 2023)
    71. Giusi Quarenghi, Alessandro Sanna, "In canto" (Terre di mezzo Editore, Italie, 2023)
    72. Ángeles Quinteros, Karina Letelier, "Vueltas y vueltas" (Leetra, Mexique, 2023)
    73. Anne-Margot Ramstein, "Me manque" (La Partie, France, 2023)
    74. Raul the Third, "Vamos! Let's Go Read" (HarperCollins Children's Books, USA, 2023)
    75. Loes Riphagen, "Het kabouterboek" (Gottmer Publishing Group, the Netherlands, 2023), "Le livre des gnomes" (Versant Sud jeunesse, 2024)
    76. Edmond Rostand, Bruno Gibert, "La tirade du nez" (Grasset Jeunesse, France, 2023)
    77. Cecilia Ruiz, "Mr. Fiorello's Head" (Enchanted Lion Books, USA, 2023)
    78. Mariana Ruiz Johnson, "BO-TO" (Cataplum Libros, Colombie, 2023)
    79. Māris Rungulis, Reinis Pētersons, "En den dīno šoko loko tīno" (Liels un mazs, Lettonie, 2023)
    80. Clémence Sabbagh, Teresa Arroyo Corcobado, "Mauvaise graine" (Maison Eliza, France, 2023)
    81. Ivana Sajko, Catalina Jaramillo Quijano, "Dječak s gušterovim repom" (Oaza Books, Croatie, 2023)
    82. Jürg Schubiger, Rotraut Susanne Berner, "Eines Nachts im Paradies" (Peter Hammer Verlag, Allemagne, 2022)
    83. Nicolás Schuff, Ana Sender, "Los tatuajes" (Lecturita Ediciones, Argentine, 2023)
    84. Sandra Siemens, Yael Frankel, "Familia de palabras" (Claraboya Ediciones, Chili, 2023)
    85. Yang Sio Maan, "Mr. Matos Went To Buy Tomatoes" (Fizzy Ink Publishing, Macao, 2023)
    86. Ewa Solarz, Robert Czajka, "Ziemianie" ( Druganoga, Pologne, 2023)
    87. Spider, "It's ok to cry" (Orecchio acerbo, Italie, 2023)
    88. Kathy Stinson, Lauren Soloy, "A Tulip in Winter" (Greystone Books, Canada, 2023)
    89. Zeno Sworder, "My Strange Shrinking Parents" (Thames & Hudson, Royaume-Uni, 2023)
    90. Tang Sulan, Chen Xunru, "Bull King Festival" (Changjiang Children's Press, Chine, 2022)
    91. Grassa Toro, Pep Carrió, "Flor de un dia" (Alboroto Ediciones, Mexique, 2023)
    92. Jaroslav Tvrdoň, David Dolenský, "Rufus rybaří" (Baobab, République tchèque, 2023)
    93. Sol Undurraga, Marcela Fuentealba, "El bosque de lo diminuto" (Saposcat, Chili, 2023)
    94. Anne Vasko, "Hattu" (Etana Editions, Finlande, 2023)
    95. Milana Videnov, Nebojsa Videnov, "Knjiga o početku" (Maringoo, Serbie, 2023)
    96. Emma Virke, Emelie Östergren, " Presenten" (Lilla Piratförlaget, Suède, 2023)
    97. Katharina von der Gathen, Anke Kuhl, "Radieschen von unten - Das bunte Buch über den Tod für neugierige Kinder" (Klett Kinderbuch Verlag, Allemagne, 2023)
    98. Martina Walther, "Albertas Wunschladen" (Kunstanstifter, Allemagne, 2023)
    99. Linda Wolfsgruber, "Sieben. Die Schöpfung" (Tyrolia Verlag, Autriche, 2023)
    100. Egīls Zirnis, Svens Neilands, "Kas zoodārzā notiek naktī" (Liels un mazs, Lettonie, 2023) 

     

     

    vendredi 5 avril 2024

    Le prix Prem1ère 2024 à Sébastien Bailly

    Sébastien Bailly. (c) Le Tripode.

     
    Il est content, Frédéric Martin, et fier! Sa maison d'édition, Le Tripode, vient de remporter pour la troisième fois - en quatre ans - le prix Prem1ère de la RTBF. A la Foire du livre de Bruxelles, le jury d'auditeurs et d'auditrices a tranché entre les dix livres finalistes (lire ici). Et il a choisi de récompenser le premier roman de Sébastien Bailly, "Parfois l'homme" (Le Tripode, 192 pages), une exploration sévère mais jubilatoire de la condition masculine. Venu de Rouen où il a été longtemps journaliste avant de se tourner vers la consultance en rédaction, le lauréat n'a pas caché sa joie d'avoir été choisi par des lecteurs d'abord, belges ensuite et donc dotés d'humour.
     
    "De la naissance à la mort, vivre n'est pas une mince affaire, mais cela a-t-il, au moins, un sens? Déceptions, abandons, rancœurs, courage, exaltation, grâce et un peu de beauté pour faire passer le tout: la condition masculine serait-elle hésitante et égarée? Dans son premier roman, Sébastien Bailly nous le rappelle avec lucidité, humour et panache", ont estimé Laurent Dehossay et les jurés du Prix Prem1ère 2024.

    Cent dix nuances de l'homme

    En huit chapitres présentés comme les romans d'aventures de Jules Verne ("Où l'homme pousse un premier cri,..") et cent dix séquences numérotées où le mot "l'homme" apparaît, le plus souvent en ouverture, moins souvent dans le corps du texte, deux fois pas du tout, Sébastien Bailly nous raconte un homme, lui?, de sa naissance (notice n°1) à son décès (notice n°110), pas lui. Entre les deux, des notices de longueurs variables abordent une existence masculine de façon chronologique en autant de thématiques. Exemples: 1, la naissance; 2, le choix du prénom; 3, l'accouchement; 4, la raison de la conception... Mais aussi l'enfant maltraité (6) ou choyé (7). Et encore le journal intime (13) ou l'art de collectionner (15). Sans oublier le quotidien, école, études, boulot, chômage, retraite, vacances, incidents de parcours, et la politique dont l'extrême-droite (60) ainsi qu'une impressionnante liste de ratages potentiels (71). On découvre des suites logiques comme des coqs à l'âne.
     
    Bailly distille sa critique sociale d'un ton amusé ou au second degré. Pince-sans-rire ici, carrément noir là. De petites phrases percutantes réveillent un sujet banal. D'autres jouent sur le sens des mots. Elaborent des analyses rocambolesques (31) ou vantent la clef de douze (65). Quand il ne s'adresse pas directement à son lecteur. Sa couverture en spermatozoïdes multicolores, symbole masculin absolu, abrite un constat plutôt désenchanté sur la condition masculine. Mais les observations fines et bien rendues offent un réel plaisir de lecture tout en transpirant d'humanité. L'auteur sculpte ses différents tableaux tout en se lançant des défis littéraires. Une liste ici, une note là. Au final, un premier roman lettré dans le bon sens du terme, pesé, rythmé, dans lequel on circule facilement grâce à la numérotation. On pourrait même lire "Parfois l'homme" comme un "livre dont on est le héros". Et on le perçoit différemment après avoir entendu les réponses de l'auteur.

     
    Sept questions à Sébastien Bailly

    Ecrire un premier roman à votre âge, est-ce tard?
    Je publie mon premier roman à 56 ans, mais cela ne veut pas dire que j'ai commencé à écrire maintenant. J'ai été journaliste pendant vingt-cinq ans, dans la presse informatique et dans la presse écrite, notamment locale pour "Ouest-France". On fait tout en locale. On est en prise réelle avec ce que vit la population. Sillonner Rouen a été nourrissant pour l'écrivain qui arrive derrière le journaliste.
    En réalité, j'ai écrit mon premier livre à sept ans et demi. C'était un cahier de poèmes que j'ai fait en plus de mon cahier de poésie à l'école. Mon enfance et mon adolescence se sont déroulées avec l'écriture. Toujours de la poésie. Et des bouts de roman. Le travail d'écriture a toujours été là. Ensuite, j'ai fait des études de lettres et j'ai opté pour le journalisme afin d'écrire. C'était aussi une manière de repousser le moment où j'allais faire de la littérature. Comme écrire des livres techniques et non de la littérature blanche. "Parfois l'homme" est nourri de mon expérience. Évidemment, après cinquante-six ans, il n'est pas autobiographique. Et avant, pas complètement...

    Mais la première scène l'est?
    Oui.

    Être un homme, un défi?
    Le plus difficile à réussir, de mon point de vue, n'est pas que mon premier roman ne présente pas d'histoires, ni de personnages, mais qu'il se lise comme un page-turner. En l'absence de trame narrative tout en étant grand public. C'est cela qui a été mon défi.
    L'écriture, cela s'apprend, le rythme, cela s'apprend. Sans technique, ce livre n'existe pas. Où mettre l'humour, comment l'intégrer? Il faut faire ses gammes. Se faire mal, comprendre ce qui ne marche pas.
     
    Qui est cette Germaine Tribochon qui signe l'épigraphe "Parfois l'homme naît; parfois, l'homme meurt."?
    C'est une blague. Elle n'existe pas. Comme il n'y a aucun personnage nommé dans le livre, je l'ai inventée pour avoir un nom. Accessoirement, sa phrase est le titre de mon manuscrit initial. Tout le livre est dans le point-virgule.

    Comment s'est écrit "Parfois l'homme"?
    J'ai composé le livre en suivant la chronologie de l'homme de la naissance à la mort. La numérotation des séquences est une idée de mon éditeur. Au départ, je n'en avais pas mise. C'étaient des blocs de texte. La numérotation donne des repères au lecteur. On découvre comment les gens s'approprient le livre, s'envoient des passages en les identifiant par leur numéro. Les différents paragraphes donnent aussi une idée très claire de tout ce que je pense. Le climat actuel en Europe est incroyable.

    Quand écrivez-vous?
    J'écris le matin, de cinq à sept heures, quand la maison dort. Dans les mêmes conditions d'écriture, jour après jour. Cela me permet, je pense, de maintenir le même style d'écriture. J'écrirais en fin de journée, les mots me viendraient différemment. Chaque numéro du roman a été écrit d'un coup, selon l'inspiration du jour et dans l'ordre du livre publié.

    A part Perec, quelles sont vos admirations littéraires?
    L'auteur Alexandre Vialatte qui m'a inspiré mon rythme et le décalage humoristique.
    Eric Chevillard pour sa fantaisie et sa noirceur. Mais je ne l'ai découvert qu'a posteriori. Comme d'autres choses dans mon livre.


    Lauréats précédents

    • 2023 Anthony Passeron pour "Les Enfants endormis" (Globe, lire ici)
    • 2022 Mario Alonso pour "Watergang" (Le Tripode, lire ici)
    • 2021 Dimitri Rouchon-Borie pour "Le Démon de la Colline aux Loups" (Le Tripode, lire ici)
    • 2020 Abel Quentin, pour "Sœur" (Editions de l'Observatoire, 2019, lire ici)
    • 2019 Alexandre Lenot, pour "Écorces vives" (Actes Sud, 2018)
    • 2018 Mahir Guven, pour "Grand frère" Editions Philippe Rey, 2017, lire ici)
    • 2017 Négar Djavadi, pour "Désorientale" ;(Liana Levi, 2016, lire ici)
    • 2016 Pascal Manoukian, pour "Les échoués" (Éditions Don Quichotte, 2015, lire ici)
    • 2015 Océane Madelaine, pour "D'argile et de feu" (Les Busclats, 2015, lire ici)
    • 2014 Antoine Wauters, pour "Nos mères" (Verdier, 2014, lire ici)
    • 2013 Hoai Huong Nguyen, pour "L'ombre douce" (Viviane Hamy, 2013)
    • 2012 Virginie Deloffre, pour ;"Léna" (Albin Michel, 2011)
    • 2011 Nicole Roland, pour "Kosaburo,1945" (Actes Sud, 2011)
    • 2010 Liliana Lazar, pour "Terre des affranchis" (Gaïa Éditions, 2009)
    • 2009 Nicolas Marchal, pour "Les Conquêtes véritables" (Les Éditions namuroises, 2008)
    • 2008 Marc Lepape, pour ;"Vasilsca" (Éditions Galaade, 2008)
    • 2007 Houda Rouane, pour "Pieds-blancs" (Éditions Philippe Rey, 2006)


    Le palmarès 2024 des prix de littérature de l'Union européenne (EUPL)

    Le palmarès #EUPL2024.
     
    Premier jour de Foire du livre de Bruxelles? Journée de récompenses littéraires. Le prix Prem1ère en début d'après-midi (lire ici), les prix de littérature de l'Union européenne EUPL en début de soirée.
     
    Les treize romans finalistes en 2024.

    Treize finalistes avaient été sélectionnés pour l'édition 2024 du prix EUPL, clôturant le cinquième cycle de trois ans de cette récompense initiée en 2009 - un tiers environ des pays participe chaque année du cycle. Douze d'entre eux étaient présents à l'espace Place de l'Europe de la FLB pour l'annonce du palmarès. Un lauréat et cinq mentions spéciales ont été désignés par le jury européen.

    Theis Ørntoft, lauréat 2024, entre la maîtresse de cérémonie Isabelle Wéry
    et le président du jury, Andreï Kurkov.

    Lauréat

    • L'écrivain danois Theis Ørntoft (né en 1984) pour son roman "Jordisk" (Terrestre), paru chez Gyldendal. En cinq mini-romans percutants, une fresque transgénérationnelle sur 600 pages et trois générations, de 1967 à 2036.

     

     

    Mentions spéciales

    • Le Bulgare Todor Todorov (né à Sofia en 1977) pour "Хагабула" (Hagabula), publié chez Janet 45. Une expédition qui se déroule au XVIe siècle donne une histoire alternative et utopique de l’Occident
    • L'Allemand Deniz Utlu (né à Hanovre en 1983) pour "Vaters Meer" (La mer de mon père), paru chez Suhrkamp. Une conversation imaginaire entre un fils et son père handicapé qui ne peut plus s'exprimer qu'en clignant les yeux.
    • L'Islandaise María Elísabet Bragadóttir (née en 1993) pour "Sápufuglinn" (L'oiseau en savon), publié chez Una útgáfuhús. Un recueil de trois histoires qui explorent avec nuance diverses émotions de l'expérience humaine.
    • La Hollandaise Sholeh Rezazadeh (née à Tabriz, Iran, en 1989) pour "Ik ken een berg die op me wacht" (Je connais une montagne qui m'attend), publié chez Ambo|Anthos. Aras, une rivière iranienne raconte poétiquement l'histoire d'un peuple nomade qui s'est installé sur ses rives.
    • La Slovène Tina Vrščaj (née en 1987) pour "Na klancu" (Sur Pente), publié par Cankarjeva založba. Vivre sur une colline ou descendre dans la plaine? Un mouvement qui suit celui d'un couple de parents.
     

     
    Le jury 2024, convoqué sur scène par son président.

    Le jury 2024 présidé par Andreï Kurkov était composé d'Aurélie Bontout-Roche, Raluca Selejan, Kostas Spatharakis, Elena Loewenthal, Tauno Vahter et Daniel Medin.
     
     





     

    Avec Isabelle Wéry (lauréate EUPL 2013) en maîtresse de cérémonie, la séance s'est partagée entre prises de parole officielles plus ou moins amusantes et présentation des écrivains finalistes par séries de trois - la finaliste tunisienne, absente, avait réalisé une vidéo qui a été projetée.

    Jean-Luc Treutenaere.

    La palme des interventions revient au Français Jean-Luc Treutenaere (EIBF European and International Booksellers Federation et FEP Federation of European Publishers), qui dans un anglais parfait largement teinté d'accent français, a raconté sa vie de lecteur, l'accessit à Sven Gatz (Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé des Finances, du Budget, de la Fonction publique, de la Promotion du multilinguisme et de l'image de Bruxelles) qui s'est exprimé en français, en néerlandais et en anglais.

     

     

    Andreï Kurkov.

    La proclamation du palmarès par l'écrivain Andreï Kurkov, président du jury EUPL 2024 et invité d'honneur de la Foire du livre de Bruxelles, a été joyeuse et chaleureuse, suscitant beaucoup d'émotions chez les six auteurs invités sur le podium. A noter que le choix des jurés a privilégié la littérature d'immigration. L'Allemand Deniz Utlu, né à Hanovre en 1983, raconte la vie de son père, ouvrier venu d'Anatolie en Allemagne. Née en Iran en 1989, Sholeh Rezazadeh est, elle, arrivée aux Pays-Bas en 2015 et a signé son premier contrat d'édition trois ans après.


    Puissent ces six romans prometteurs primés, ainsi que ceux des sept autres finalistes, être traduits dans les différentes langues de l'Union européenne. En attendant, on peut prendre connaissance de ces livres ici. A noter aussi: les anthologies des cinq cycles de trois ans de l'EUPL peuvent être téléchargées ici.

     

    Rappel

    L'EUPL est soutenu par le programme "Europe créative" (41 pays actuellement) et récompense les meilleurs écrivains de fiction émergents en Europe. Son mérite est de mettre en valeur la littérature contemporaine européenne dans le domaine de la fiction, dont on entend peu parler faute de traductions. Son objectif est évidemment d'encourager le passage en d'autres langues européennes des œuvres choisies.

    Le consortium sélectionné par la Commission européenne pour coordonner l'initiative est composé de la Fédération des Éditeurs Européens (FEE) et de la Fédération Européenne et Internationale des Libraires (EIBF).

    Le cinquième cycle du projet, entamé en 2022 et achevé hier, s'est accompagné d’une restructuration complète du prix. Désormais, au lieu de désigner un lauréat dans chacun des pays participants (un tiers par édition), un jury européen composé de sept membres désigne un lauréat général pour chaque édition EUPL, tout en attribuant cinq mentions spéciales.

    Cinquième cycle (2022-2024)
    • Pays sélectionnés en 2022: Autriche, Belgique (Flandre), Bosnie-Herzégovine, Géorgie, Grèce, Irlande, Italie, Lituanie, Macédoine du Nord, Norvège, Roumanie, Slovakie, Espagne et Ukraine. Palmarès ici
    • Pays sélectionnés en 2023: Arménie, Croatie, Tchéquie, Chypre, Estonie, Finlande, France, Kosovo, Liechtenstein, Luxembourg, Montenegro, Pologne et Suède.Palmarès ici.
    • Pays sélectionnés en 2024: Albanie, Bulgarie, Danemark, Allemagne, Hongrie, Islande, Lettonie, Malte, Pays-Bas, Portugal, Serbie, Slovénie, Tunisie.

     

    En route donc pour un sixième cycle.






    mardi 2 avril 2024

    2 avril, journée mondiale du livre pour enfants

    Les quatre albums 2023 primés.


    En ce jour de naissance du conteur Hans Christian Andersen, à Odense (Danemark), le 2 avril 1805, retour sur les prix IBBY Belgique francophone 2023: prix de l'album, prix de l'album traduit, prix de l'album belge et prix de l'album drôle. Ils ont été remis le 12 février au Centre de littérature de jeunesse de Bruxelles et sont soutenus par la Fondation Monique Martin - Gabrielle Vincent.

    REMBOBINAGE

    - Zut, je suis calée au lit avec un lumbago.
    - Désolé, je suis malade, mais je regarderai en ligne.
    - Raaaah, je suis coincée dans les embouteillages.
    - J'ai raté mon train à cause d'un problème de RER.
    - Je vais être un peu en retard...
    Ah, elle commençait bien, cette remise des prix IBBY Belgique francophone 2023. Et puis, les planètes se sont alignées. Les invité.e.s sont arrivé.e.s. La technique a super bien fonctionné. Le palmarès a été apprécié, tout comme les échanges de bonne tenue, en direct ou en vidéo.

    Ainsi qu'annoncé en bref ici, les quatre prix IBBY Belgique francophone 2023 ont été remis en public et en ligne le lundi 12 février 2024 dans les locaux du Centre de littérature de jeunesse de Bruxelles (CLJBxl). Au total, un lauréat et cinq lauréates, ainsi qu'une traductrice, deux des quatre prix ayant été attribués à des duos. Les Françaises Elis Wilk, Marie-Sabine Roger et Marjolaine Leray remportent le prix de l'album et le prix de l'album drôle pour, respectivement, "Au loin, les lumières" (Versant Sud) et "Le vilain petit machin" (Seuil Jeunesse). La Française assimilée belge Sarah Cheveau reçoit le prix de l'album belge pour "Nuit de chance" (La Partie). Les Espagnols Fran Pintadera et Raquel Catalina décrochent le prix de l'album traduit pour "Le plus beau match de Madani" (traduction de Chloé Marquaire, Les Éditions des Éléphants).

    Célestine.
    (c) Fondation Monique Martin.
    Les lauréat.e.s ont eu la surprise d'être drôlement gâté.e.s par la Fondation Monique Martin - Gabrielle Vincent (sa sublime série "Ernest et Célestine" fut publiée entre 1981 et 2001 chez Duculot d'abord, chez Casterman ensuite). En son nom, Emeline Attout leur a offert un tirage certifié numéroté d'un dessin de l'artiste décédée en 2000 et une belle série d'albums signés Monique Martin ou Gabrielle Vincent.



    Le palmarès en détail

    Prix de l'album



    Le prix IBBY Belgique francophone 2023 de l'album (finalistes ici) est attribué à Elis Wilk pour "Au loin, les lumières", publié chez Versant Sud, maison d'édition belge.

    L'auteure-illustratrice s'’est inspirée de sa propre vie, le déménagement à la campagne de sa famille quand elle avait 8 ans. Un grand chamboulement porté par un excellent rapport texte-images, et ce, dès les pages de garde. Les illustrations sont des photographies extraites de l'album familial qui ont été retravaillées à l'ordinateur. Quant au texte, il aborde en courtes séquences introduites chaque fois par un haïku, différents aspects de ce changement de vie. Un autre monde à apprivoiser, la nature omniprésente, découverte magnifique mais qui peut se montrer sauvage au point de permettre de nouvelles expériences dont celle d'aller à l'école en tracteur un jour de crue. Les souvenirs de la ville, les aventures à la campagne, la gémellité et la petite sœur… Des propos personnels dans ce travail tout en nuances, portés par un très bel imaginaire dans lesquels chacun peut se glisser.

    "Au loin, les lumières". (c) Versant Sud.

    Elis Wilk nous a fait parvenir une superbe vidéo où elle explique sa démarche. Comment plein de thèmes se sont ajoutés à son idée initiale, donnant lieu à autant de brefs chapitres. Comment elle a retravaillé les photos de l'album familial.
     
     

     

    Fanny Deschamps, son éditrice, l'avait déjà publiée : "Au départ, Elis voulait travailler sur la gémellité. Et puis, en tirant le fil de cette histoire très liée à son enfance, plein d'autres éléments sont venus. Le projet est devenu plus ample, plus littéraire. C'est super de voir le livre se construire. Ce n'est certainement pas le projet le plus simple à placer en librairie, mais on avait envie de se lancer."

     

     

    Prix de l'album traduit


    Le prix IBBY Belgique francophone 2023 de l'album traduit (finalistes ici) va à un livre qui nous vient d'Espagne, "Le plus beau match de Madani", de Fran Pintadera et Raquel Catalina (traduit de l'espagnol par Chloé Marquaire, Les Éditions des Éléphants).

    On y découvre un gamin qui joue au foot de manière exceptionnelle même s'il est pieds nus. Et quand il marque un but, c'est tout le quartier qui s'enflamme de joie. Un bruit tel qu'il atteint la maman de Madani, occupée à travailler chez elle, obligée de travailler. L'air de rien, ménageant tout un suspense auprès de ses copains, le jeune footballeur va trouver une solution pour que sa maman puisse venir le voir jouer et marquer. Un album sur un sport populaire qui évoque avec sensibilité les inégalités sociales et l'amour filial.
     

    Madani le champion. (c) Éditions des Éléphants.


    L'auteur et l'illustratrice étant Espagnols, ils n'ont pas pu venir recevoir leur prix à Bruxelles. Mais Fran Pintadera nous a fait parvenir une très touchante vidéo où il explique pourquoi et comment il a écrit cet album qui a figuré dans l'estimée sélection de la bibliothèque de New York 2021. Les sous-titres en français sont générés automatiquement et ne donnent pas une traduction parfaite mais on comprend parfaitement ses lumineux propos.


    Madani.
    c) Editions des Eléphants.
    Restées à Paris où elles accueillaient des invités chinois, Caroline Drouault et Ilona Meyer, les éditrices des éditions des Eléphants ont répondu en zoom à quelques questions. Elles ont expliqué comment elles avaient déniché cette pépite d'album à la Foire du livre pour enfants de Bologne 2021 entre les milliers de parutions annuelles et comment "Madani" est devenu leur coup de cœur. Parce que l'album est une célébration du football, sport pour tous, "et aussi une magnifique histoire d’amour entre un gamin et sa maman. Une émotion qui est celle qu’on retrouve dans la plupart de nos albums".
     
     
    La maman de Madani. (c) Éditions des Éléphants.
     

    Prix de l'album belge



    Les dix albums finalistes étaient de genres très différents (lire ici). Le choix du jury s'est finalement porté pour le prix IBBY Belgique francophone 2023 de l'album belge sur "Nuit de chance" de l'auteure-illustratrice Sarah Cheveau (La Partie).
     
    Un livre tout en hauteur dans des tons fumés, brûlés car entièrement réalisé aux fusains et autres bois brûlés "maison". "Un livre très coloré", selon son éditrice, Béatrice Vincent. Un album quasi sans texte, un album plein de mystère, s'assombrissant de page en page au fur et à mesure que la petite héroïne s'avance dans la forêt. On partage ses découvertes, les arbres, leurs branches, les feuilles, divers animaux qui filent devant elle, et aussi ses peurs dans l'obscurité, jusqu'à la merveilleuse finale où un de ses rêves est exaucé: elle chevauche un sanglier. Un graphisme sobre, exigeant et accessible au service d'une histoire qui laisse rêveur. En finale, quelques pages invitent les enfants à réaliser leurs propres fusains.
     
     
     
    "Nuit de chance". (c) La Partie.

     
    Sarah Cheveau lit son album au public du CLJBxl.
    Présente au Centre de littérature de jeunesse de Bruxelles, Sarah Cheveau a souhaité faire une lecture complète de son album qui a enchanté le public sur place et en ligne.

     

     

     

     

    La lauréate a ensuite répondu à quelques questions. "Ce livre est né de ma découverte du fusain, qui est une essence de bois, ce que peu de gens savent, même dans le monde de l'art. J'ai eu envie d'en fabriquer moi-même et de partager cette connaissance avec des enfants. Je voulais raconter mon histoire dans la forêt avec cet outil qui en provenait." La forêt, tellement liée à la littérature de jeunesse. Une résidence lui a permis des recherches: "Elles ont donné plein de découvertes, connaissance de l'outil, dessin au fusain, partage de ce graphisme avec des enfants." Si Sarah Cheveau est partie de son envie de base pour l'histoire, la forêt, la narration s'est étoffée grâce à l'outil. Le choix de la nuit par exemple, la course aussi. Volonté depuis le début de mettre la recette de manière poétique. "Le nuancier est apparu au tout début" - une partie en avait été vue au Picture Festival 2022.

    Le nuancier. (c) La partie.
     

    Prix de l'album drôle



    Le prix IBBY Belgique francophone 2023 de l'album drôle (finalistes ici) consacre le duo complice composé de Marie-Sabine Roger et Marjolaine Leray pour "Le vilain petit machin" (Seuil Jeunesse), une adaptation en texte et en images du célébrissime "Vilain petit canard" d'Andersen. Les deux auteures ont transposé le conte à notre époque dont sont pointés divers travers. Merveille que ce texte plein d'imagination, scandé en alexandrins, très travaillé, parfois même rimé, à lire à voix haute pour en savourer tout le sel. Quant aux illustrations, difficile de ne pas rire tant elles sont expressives dans une nervosité en traits de crayon noir, la marque de l'illustratrice, rehaussés de quelques points de rouge et de jaune.
     
    Le dessin de Marjolaine Leray pour l'IBBY.

    Marie-Sabine Roger et Marjolaine Leray, les deux lauréates habitant loin, elles avaient délégué à Bruxelles leur éditrice, Angèle Cambournac. Cette dernière a lu une lettre de remerciements de Marie-Sabine Roger, en alexandrins s'il vous plaît bien, tandis qu'était projeté un dessin de circonstance dû à Marjolaine Leray.




    Angèle Cambournac : "C'est la deuxième expérience de ce genre après une chèvre de M. Seguin que Marie-Sabine avait réécrite à son goût sur le même principe. Très écrit, très oral, un texte assez long. On a adoré cette expérience et on l'a réitérée avec le Vilain petit machin. C'est le Vilain petit canard au goût d'aujourd'hui. Assez casse-gueule, mais elle fait de manière admirable avec énormément d'intelligence, il y a un respect du conte, ce bonheur de l'oralité propre au conte et, en même temps, elle égratigne notre société entre les lignes, sans être moralisatrice ou didactique.
    On sent qu'elle a pris beaucoup de plaisir à écrire son texte. Elle forme un duo merveilleux avec Marjolaine qui vient en contre-point du texte avec son dessin brouillonnant."
     

     

     
    Tous les remerciements de la Section belge francophone de l'IBBY vont au Centre de littérature de jeunesse de Bruxelles, sans lequel rien ne serait possible. Il nous accueille chaleureusement, nous offre son soutien graphique et logistique et réussit à régler tous les problèmes techniques! Merci, merci.


    Pour voir ou revoir la vidéo complète de la remise des prix du 12 février, agrémentée de divers suppléments graphiques par le CLJBXL, il suffit de se rendre sur la chaîne Youtube de la Section belge francophone de l'IBBY (ici).