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vendredi 7 mars 2014

LA pprécie les sculptures de guerre

Centenaire oblige, publications et rééditions d'albums jeunesse traitant de la Première Guerre mondiale abondent. Avant de les recenser - on a au fondtoute l'année -, je pointerai un album, tout juste sorti de presse et au sujet original, aussi parce que son illustrateur est à Bruxelles ce vendredi 7 mars.
Il s'agit de "On nous a coupé les ailes" dont le texte est signé Fred Bernard et les illustrations Emile Bravo (Albin Michel Jeunesse, 56 pages). Ce dernier sera en dédicaces à la librairie Tropismes (11, Galerie des Princes, Bruxelles) ce vendredi 7 de 16 à 19 heures.

L’histoire a été inspirée par des petits avions fabriqués dans les tranchées, avec des douilles et des éclats d’obus, par l’arrière-grand-père de la compagne de Fred Bernard. C’est en quelque sorte un trésor de famille qui nous est offert ici. Emile Bravo s’est emparé de cette histoire avec des illustrations mêlant les souvenirs de l’enfance de René, sa fascination pour l’aviation et l’enfer de la Grande Guerre.

L'album suit une double chronologie en parallèle: d'une part, la vie d'enfant insouciant de René, que l'on découvre gamin dans sa famille en août 1899, et d'autre part, celle que René à peine plus âgé, on est le 5 octobre 1914 et il est devenu soldat dans les tranchées, écrit à sa famille. Déjà en 1914, la situation est loin d'être rose sur le front.

Après le gris de la guerre, retour à la lumière et aux couleurs pimpantes pour célébrer la vie. On est alors en juillet 1903 et les frères Wright commencent à faire des vols planés de quelques centaines de mètres avec leurs avions en devenir. René est tout de suite fasciné par tout ce qui vole.

Retour dans la boue et la désolation le 5 janvier 1915. Le nouveau brigadier continue à raconter à sa mère ce qui se passe et ceux qui ne sont déjà plus là. Quelques mois plus tard, le 15 août de la même année, René voit passer les premiers avions de guerre, et assiste du fond de son trou aux premiers combats aériens.

Nouveau flash-back: décembre 1903 et les histoires du grand-père de René, et aussi, le 17 de ce mois, le premier vol motorisé des frères Wright!

Du côté de la guerre, dans sa lettre du  19 juin 1916, René le poilu dénombre de plus en plus de morts et les saisons qui ne semblent plus avancer. Seule maigre consolation, les avions qui traversent le ciel et font son bonheur.

L'album "On nous a coupé les ailes" se poursuit dans cette alternance de périodes, la première correspondant aux progrès de la toute jeune aviation, la seconde s'enfonçant de plus en plus dans les drames de la guerre. La vie dans les sous-sols, pour survivre, sans autre occupation que de construire des petits avions avec les douilles d'obus que René envoie en cadeau à sa famille.

Vient enfin le jour où la guerre s'arrête. Le brigadier René Nicolas s'en sort vivant. Les petits avions qu'il assembla sont toujours conservés aujourd'hui par son arrière-petite-fille. Précieusement. On la comprend.



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